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Agropelter - The Book Of Hours

  • Photo du rédacteur: Eddy
    Eddy
  • 24 août
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 3 jours


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Virtuosité ?! C'est le mot qui m'est venu à l'esprit à l'écoute des premières notes de l'album dont il est question dans cette chronique. Agropelter est le projet musical du norvégien Kay Olsen, multi-instrumentiste brillant qui vient de créer cette oeuvre d'une beauté saisissante. Son nom ? The Book Of Hours. Retour sur ce diamant brut de rock progressif instrumental.


Le projet

Agropelter est le projet de la tête pensante et musicien de génie Kay Olsen. Ce dernier est originaire de la ville norvégienne de Skien, dans le comté de Telemark, bourgade qui est réputée pour ses musiciens de jazz hors pair. Plus jeune, il écoutait des groupes cultes comme Metallica, Pantera, Sepultura, RATM, etc...mais son professeur de musique au secondaire l'a initié à Dream Theater au milieu des années 90. Ce fut une véritable révélation pour le jeune homme et John Petrucci est vite devenu son guitariste préféré de tous les temps!

Le projet Agropelter a débuté en 2020 en pleine pandémie. C'est avec les claviers et synthétiseurs qu'il commenca à écrire et créer de la musique, car ce n'est pas le temps qui manquait dans cette période sombre de l'histoire. La musique a toujours été une des choses les plus importantes dans sa vie et les confinemens était finalement une bonne chose pour le processus de création. Une de ses volontés était de composer de la musique sans les codes de la musique instrumentale que l'on retrouve habituellement dans le rock progressif ; la guitare rythmique est quasi inexistante sur le disque. Chose assez ironique en sachant que la guitare est l'instrument de prédilection de Kay! Ses influences et inspirations sont catégorisées en deux familles : Genesis, Camel, King Crimson et Eloy pour le rock progressif et Rachmaninoff, Beethoven, Bach pour les compositeurs classiques. Il cite également Vangelis et Terje Rypdal, guitariste de jazz norvégien.

Kay Olsen décrit la musique d'Agropelter comme du "rock progressif symphonique", et cela colle parfaitement avec l'ambiance sonore que l'on découvre tout au long de son oeuvre.

Kay Olsen. Crédit : Nils Fredrik Wilsloff-Hogestol


Agropelter tire son nom d'une créature légendaire issu du folklore nord-américain, plus précisément des natifs américains.

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Un agropelter



Kay Olsen joue de la guitare, de la basse, de l'orgue, et la plupart des instruments analogiques sur le disque. Il s'est entouré de musiciens talentueux pour l'accompagner dans ce beau projet :

-Andreas Skorpe Sjoen : batterie (Umpfel, VADE, Sean Ashe)

-Mattias Olsson : percussions, overdub, Mellotron, ambiances (Änglagard, White Willow, Molesome)

-Jonas Reingold : basse fretless (Steve Hackett, The Flower Kings, Kaipa, Karmakanic)

-Jordi Castella : piano

-Eli Mine : clavecin

-Norlene M : cello

-Aileen Antu : contrebasse

-Luis Vilca : flûte alto

-Hannah Danets : flûte

-Zhivago : basson

-Edgar Asmar : duduk


Il a écrit, arrangé, produit et fait la plupart du travail seul. On peut dire que le musicien a plusieurs cordes à son arc, sans jeux de mots foireux bien évidemment! Il a engagé des musiciens de talent dont plusieurs ont des carrières bien établies.


L'album

The Book Of Hours contient sept compositions originales pour une durée de 44 minutes et a vu le jour le 25 juillet sur le label Laser's Edge. La pochette que je trouve absolument superbe a été réalisée par Dag E. Clausen. Le mixage et le mastering ont été confiés par Jacob Holm-Lupo.

Pour la création musicale, Kay improvise la plupart du temps, surtout avec les claviers, jamais avec la guitare, même si c'est son instrument fétiche. Quand il a une idée principale ou une structure de base, il pense à la construction de la chanson. Ensuite s'en vient l'orchestration et le côté expérimental. Beaucoup d'essais/erreurs selon ses mots !

Dans l'ambiance de l'album, on retrouve autant du rock progressif des années 70/80, mais aussi un côté cinématique qui pourrait être la musique d'un film de science-fiction. A cela se mêle également des références à la musique classique. Le tout résulte en la trame sonore d'un film imaginaire, fictif mais assez percutant. J'ai aimé la balance entre les moments énergiques et les passages plus calmes qui, pour moi, est un équilibre parfait.

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Pochette réalisée par Dag E. Clausen


Le radar analytique et intense d'Eddy


1.Flute of Peril : introduction qui monte crescendo avec une fine pluie battante, une flûte enchanteresse, de la foudre, le croassement de corbeaux... et soudain une guitare acoustique embarque. Les premières notes de Mellotron viennent délicatement amener une ambiance plus intense et atmosphérique avec un brin de guitare électrique sur la fin.


2.Levitator : ce morceau a été écrit en une heure ! Les génériques des séries des années 80 comme Airwolf (Supercopter) ou MASK, qui rappellent l'enfance de Kay, sont l'inspiration principale de cette pièce. Elle a une ambiance très 80's et c'est probablement la plus facile d'approche de tout l'enregistrement. La guitare s'exprime telle celle d'un grand guitar hero avec une distortion pas mal heavy pour le plus grand bonheur des mélomanes. A 3:02, les roulements de toms ont l'effet de wagons d'un train qui passe à grande vitesse. On sent bien l'influence du groupe de rock progressif allemand Eloy. L'orgue de la fin rend la pièce encore plus épique. Le vidéoclip est à voir : on peut y découvrir des paysages de la Norvège filmés à l'aide d'un drone.



3.Burial Mound : Burial Mound vient donner une pause à l'album avec cette touche d'improvisation musicale. La basse fretless se joint au jam de cette joyeuse expérimentation qui peut sonner maladroite pour certains ou géniale pour d'autres.


4.The Book Of Hours Pt I : plus longue composition du disque avec ses onze minutes. Morceau consistant avec une ambiance cinématique et très "prog" qui va rappeler à l'auditeur différentes formations des années 70 et 80. L'instrumentalisation est vraiment qualitative et le calibre d'écriture est digne des plus grands groupes du genre. Un bel hommage aux années d'or du rock progressif.

L'auditeur est emmené dans un véritable trip musical avec les claviers qui sont omniprésents comme sur tout le reste de l'album et qui rendent le voyage encore plus magique. L'alchimie entre les musiciens fait mouche surtout avec la section rythmique (basse/batterie), funky à souhaits! Les claviers me font penser à l'ambiance que l'on retrouve dans la trame sonore du film Orange Mécanique. Kay Olsen a la virtuosité d'un guitar hero avec sa sensibilité et son style qui vient rapidement attirer l'attention. A 5 minute, on retrouve la pluie battante accompagnée du tonnerre. Un piano vient adoucir la pièce qui avait pris pas mal de vitesse et d'énergie. Si l'on ferme les yeux un instant, on se plonge dans un univers de film de science-fiction fascinant dans lequel on a pas envie de sortir tellement le périple en vaut la peine!


5.The Book Of Hours Pt II :

C'est l'orgue Hammond qui donne le ton pour ouvrir ce morceau avec une maîtrise de la mélodie parfaite. J'aime le côté vibrant et chaleureux de l'instrument. Se mêle à ça le Mellotron et, à 2:34, la fonction preset "trompette" du ARP Pro/DGX amène une touche réconfortante et rétrofuturiste. A partir de 3 minute, il y a une belle évolution et montée en puissance propre à la musique progressive. On peut aussi y entendre le ARP Odyssey. J'ai trouvé plutôt relaxant et apaisant cette partie du disque. Je me rends compte à quel point j'apprécie les instruments à claviers surtout quand ils sont maîtrisés et sublimés comme ici.


6.The Book Of Hours Pt III :

On commence avec un rythme classique de batterie "charleston/caisse claire/grosse caisse" puis en fond sonore, c'est un Yamaha DX7 et en "lead', c'est un ARP Odyssey. Ces claviers prennent leur place et créent une ambiance rétrofuturiste qui me fait penser au générique de Stranger Things. Le piano vient calmer le jeu et ensuite une guitare aux sonorités baroques vient poser inteligemment ses quelques notes. Un sentiment menaçant vient s'installer l'espace de presqu'une minute avant que les claviers reprennent leur place. A 5:05 , il y a ce passage qui est un de mes moments préférés de l'album, typiquement rock progressif "épique". Cela me fait penser autant à du John Miles qu'à du Vangelis ou encore à du Goldman/Frederick/Jones sur leur album prog' "Rouge". Le Choeur de l'Armée Rouge me vient également à l'esprit avec cette ambiance froide communiste grâce aux choeurs. C'est la batterie qui vient clôturer le morceau.


7.The Book Of Hours Pt IV :

C'est le piano qui vient ouvrir le dernier morceau de cet opus (déjà!). La flûte vient se fondre à la pièce, suivi des clavecins qui créent une ambiance baroque/moyenâgeuse. C'est la pièce la plus organique qui vient clôturer The Book Of Hours comme elle l'a commencée : c'est mélodique, mystérieux, d'une créativité déconcertante et tout fonctionne. La guitare est l'instrument principal ici et jouit d'une belle harmonie poétique jusqu'à la dernière note qui me fait penser à Another Break In The Wall de Pink Floyd.


Bref...

Un superbe album de rock progressif symphonique qui met en avant les instruments analogiques et avec de belles influences variées autant en prog' qu'en musique classique. Les fans de rock progressif vont tripper solide mais les mélomanes et fans de musique rétrofuturiste et de guitar hero et également de musique instrumentale vont y trouver leur compte. On ressent les diverses influences qui ont marqué le musicien et cet opus est un merveilleux hommage à ce style qui compte beaucoup d'adeptes au Québec . La qualité d'écriture et l'originalité de l'oeuvre au sens large sont indéniables : belle sortie qui fera partie des palmarés de fin d'année, j'en suis convaincu. Longue vie à Agropelter!


-Genre : Rock progressif symphonique/instrumental

-Date de sortie : 25 juillet 2025

-Label : Laser's Edge (USA)

-Pour fans de : rock progressif, guitar hero, musique instrumental.

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