2025 est déjà entamée et c'est désormais une tradition sur mon blog : la rétrospective de mes albums préférés sortis en 2024. Je parle ici d'albums complets, enregistrés en studios, et non d'EP ni d'enregistrements devant public. J'avais d'abord une pré-sélection de 72 disques, qui, écoutes après écoutes, a été réduite à 24 ! Je ne suis pas un fan des classements avec ordres de préférences car toutes ces sorties sont bien distinctes et je n'aime pas en mettre un devant l'autre car ils ont chacun une signification différente. En plus de ça, mon avis changerait assez souvent pour leurs positions sur le podium!
J'ai donc décidé de les classer en deux catégories: [Instrumental] et [Avec chant].
Avec chant!
Accept – Humanoid
Source : BandCamp
-Pays : Allemagne
-Label : Napalm Records. Produit, enregistré et mastérisé par Andy Sneap (guitariste de tournée avec Judas Priest et producteur de renommée)
-Date de sortie : 26 avril
-Pour fans de : Judas Priest, ACDC, Scorpions, Heavy au sens large!
La formation originaire de Westphalie roule sa bosse depuis 1976. Fer de lance du heavy metal allemand, le groupe a traversé les époques avec des albums et des compositions inusables. Un changement majeur dans la composition du groupe s'opère au niveau du chanteur. En effet, Udo Dirkschneider quitte l'aventure pour se consacrer sur sa carrière solo et c'est Mark Torillo qui le remplace en 2009. Ce dernier a des caractéristiques vocales assez proches de celles de Brian Johnson d'AC/DC et ça colle parfaitement avec la musique d'Accept. Humanoid est le sixième opus avec Torillo et c'est la suite logique dans la discographie des allemands. C'est du "Accept classique": des riffs de guitares mélodiques avec la touche Wolf Wolfmann et son amour pour la musique classique. Des morceaux énergiques et solidement heavy, simples et sans fioriture. La formule ne change pas mais c'est toujours efficace malgré les années. Si tu as aimé l'album d'avant, Too Mean To Die (chronique sur ce blog) , il y a grande chance que tu embarques dans Humanoid! Leur concert avec KK's Priest à Montréal était mémorable!
Suggestions d'écoute :
-Diving Into Sin
-Man Up
-The Reckoning
-Soutshide Of Hell
Acid Mammoth – Supersonic Megafauna Collision
Source : BandCamp
-Genre : Doom
-Pays : Grèce
-Label : Heavy Psych Sounds
-Date de sortie : 5 avril
-Pour fans de : Black Sabbath, 1782, Electric Wizard, Windhand
Le quatuor originaire d'Athènes est de retour avec une quatrième offrande. Du doom à la fois lourd et pesant mais également mélodique et digeste, le tout est donc assez facile d'approche. On ressent énormement l'influence de Black Sabbath sur les compositions : le même timbre de voix qu'Ozzy, à savoir nasillard et nonchalant et les riffs de guitare à la Tony Iommi. Cet album a résonné comme une bombe pour moi dès sa sortie, et huit mois plus tard, je viens de me spinner deux fois le vinyle d'affilé et je ne m'en lasse toujours pas. Du très beau travail! Anecdote croustillante : les deux guitaristes sont père et fils, Chris Babalis Sr. et Jr. ; c'est beau de voir deux générations partager la même passion. Ce que j'adore sur SMC c'est l'équilibre entre chaque instrument grâce à l'impressionnant travail de production. Vous pouvez retrouver la chronique complète sur mon blog.
Suggestions d'écoute :
-Supersonic Megafauna Collision
-Fuzzorgasm (Keep On Screaming)
-Atomic Shaman
-One With The Void
-Tusko's Last Trip
Big Scenic Nowhere – The Waydown
Source : www.heavypsychsounds.com
-Genre : Stoner/Desert Rock
-Pays : USA
-Label : Heavy Psych Sounds
-Date de sortie : 2 février
-Site : https://bigscenicnowhere.bandcamp.com/ (bizarrement le Bandcamp n'est pas à jour)
-Pour fans de : gros groove!
Une de mes grosses découvertes de 2024. Big Scenic Nowhere est un projet mené par deux légendes de la scène stoner/desert californienne : Gary Arce, guitariste de Yawning Man et Bob Balch, guitariste de Fu Manchu. L'idée étant de créer un supergroupe avec des musiciens bien établis dans l'univers de la musique fuzée. Sur The Waydown, les autres musiciens sont Tony Reed, chanteur/guitariste dans Mos Generator et nouveau guitariste de Pentagram. Sur le disque, il est crédité comme chanteur, bassiste, et même au piano, au Mellotron, au synthétiseur et aux percussions sur certaines pièces. A la batterie, on retrouve Bill Stinson, également batteur dans Yawning Man aux côtés de Gary Arce depuis 2011, mais actuellement en pause et remplacé par Greg Saenz. Sur les albums précédents il y a eu beaucoup d'invités prestigieux : Nick Oliveri (ex-QOTSA, ex-Kyuss, Stöner), Thomas V. Jäger (Monolord) ou encore Daniel Mongrain (Voivod) pour ne citer qu'eux.
L'album n'est pas un album de stoner/desert rock classique. Malgré le fait qu'on en trouve des éléments, il a surtout un aura et un groove d'enfer. The Waydown est probablement mon album le plus groovy de l'année. La basse a son lot d'importance là dedans car elle a une tonalité vraiment funky et c'est un des points forts de cet opus. Les compositions sont assez consistantes : sept morceaux pour un peu moins de 40 minutes. Mais de la première à la dernière note, l'auditeur ne s'ennuye jamais car le son de The Waydown est enlevoppant et les musiciens sont talentueux. La voix de Tony Reed a même un côté soul/musique afro-américaine par moments (surtout sur Sara Smile), ce qui n'est pas habituel dans ce genre mais la magie opère instantanément. C'est un disque intense dans lequel on est absorbés rapidement tellement il est riche et complet. Un voyage trippant dans un désert brûlant agrémenté d'un vent de fraîcheur musicale dans lequel tu dois absolument y mettre tes tympans!
Suggestions d'écoute :
-The Waydown
-Surf Western
-Sara Smile (reprise de Daryl Hall & John Oates)
-100 (avec Reeves Gabrels à la guitare loop, guitariste de The Cure ayant travaillé avec Bowie)
Blood Incantation – Absolute Elsewhere
Source : BandCamp
-Genre : Death Metal Progressif
-Pays : USA
-Label : Century Media
-Date de sortie : 4 octobre
-Pour fans de : OSDM, Death Progressif, Morbid Angel, Death...
Voici tout simplement mon album metal de l'année. Vous me direz que c'est pas très original car pour énormement de metalleux c'est le cas, mais après deux écoutes, quelques jours après sa sortie, je le savais déjà. C'est juste un opus magistralement réussi! Un savant mélange de brutalité grâce au death metal influencé OSDM (80's/90's) avec le chant guttural, les gross riffs sales et la double pédale infernale. A tout cela s'ajoute une ambiance spatiale planante grâce aux claviers (piano, synthétiseur et Mellotron) d'un cinquième membre invité qui joue sur l'entiéreté de l'album, Nicklas Malmquist du groupe Hällas. Sa contribution au disque est primordiale car la touche prog' très inspirée par Richard Wright de Pink Floyd ajoute une dimension qui vient apaiser la violence infligée par ses quatre collègues. Résultat : du death metal cosmique pour un solide voyage immersif et brutal parfait pour décrocher le temps de 43 minutes. Un autre invité prestigieux à accepté l'invitaiton, Thorsten Quaeschning, claviériste, guitariste et batteur du groupe culte de musique électronique allemand Tangerine Dream. Il joue du synthétiseur sur le titre The Stargate [Tablet II].
Le disque est consituté de deux titres qui sont eux-mêmes divisés en deux autres pièces.
J'ai eu la chance d'aller les voir à Montréal au Théâtre Fairmount en novembre où ils ont joué l'intégralité de l'oeuvre et leur prestation était un sans faute! Il y a vraiment un méga buzz sur Absolute Elsewhere et je pense qu'ils vont devenir un groupe incontournable rapidement et tant mieux car ils le méritent amplement ; cet opus est un space opéra qui vaut le détour. Si vous voulez en savoir plus sur cet album, vous pouvez trouver la chronique complète un peu plus bas sur mon blog.
Suggestions d'écoute :
A écouter au complet, dans l'ordre, car c'est une expérience unique à consommer dans son intégralite!
Bon Enfant – Demande Spéciale
Source : BandCamp
-Genre : Folk/Pop Psychédélique/Québecois
-Pays : Québec
-Label : Duprince
-Date de sortie : 15 octobre
-Pour fans de : Pop Psychédélique Franco.
Troisième disque pour le quintette pop psychédélique de Montréal. Après l'excellent album éponyme sorti en 2019 que je considère comme un classique et la suite logique quoi que plus prog', Diorama, en 2021, c'est Demande Spéciale qui voit le jour en 2024.
Demande Spéciale est plus léger et plus pop que ses deux prédécesseurs mais ça n'enlève rien à la qualité. Chaque morceau est radiophonique et devient rapidement un ver d'oreille. Pas mal de genres musicaux sont métissés ici : pop psychédélique, folk, disco, shoegaze... Les claviers de Mélissa Fortin, qui a également sorti un excellent album solo cette année, Prismacolore, ajoutent une touche rétro à la musique de Bon Enfant. Ce que j'apprécie particuliérement est la voix de Daphné Brissette qui est unique et facilement reconnaissable avec son côté planant et naïf. Demande Spéciale et à la fois doux et réconfortant mais surtout passionément rock! Tout semble s'embriquer logiquement avec une force tranquille dans le son de Bon Enfant. Et en spectacle, c'est là que tout prend son sens. En effet, leur belle énergie communicative fait bouger les foules comme lors de leur passage à l'Impérial Bell de Québec en novembre dernier. Ils ont joué, à l'exception de la dernière pièce Décollage, l'intégralité du disque, en plus de leurs classiques des deux premiers opus. Je les ai revus dans le cadre du festival Kaleïdoscope, dehors par -20°C mais ils ont rapidement réchauffé le public avec leurs classiques qui ont mis tout le monde d'accord!
Suggestions d'écoute :
-Trompe l'oeil
-Demande spéciale
-Aire de plastique
-Minimum
-Enfant de l'air
-Gardienne de nuit
Castle Rat – Into The Realm
Source : BandCamp
-Genre : "Medieval Fantasy Doom"
-Pays : USA
-Label : King Volume
-Date de sortie : 12 avril
-Pour fans de : Black Sabbath, Lucifer
Alors Castle Rat c'est dans mes découvertes de 2024 car ce groupe a fait l'effet d'une bombe en sortant son premier disque et en étant de parfaits inconnus sur la scène doom. Les musiciens ont joué ou jouent encore dans des groupes locaux issus de la scène de Brooklyn mais aucun n'ont eu de succès ou de reconnaissance internationale. C'est désormais choses du passé car Castle Rat a séduit beaucoup de mélomanes avec leur style particulier. Au niveau des riffs de guitares, ils sont pesants et lourds typiquement doom avec un son très similaire à celui de Tony Iommi. On ressent donc la grosse influences de Black Sabbath sur l'entierté du disque. Les musiciens décrivent leur style comme du "Medieval Fantasy Doom". L'univers visuel du group "médieval/fantasy" est bien travaillé, autant dans l'esthétisme de la pochette, que les vidéoclips et même les costumes portés sur scène. Les effets dans la voix de la chanteuse, The Rat Queen, rendent l'ambiance encore plus sombre avec une touche rétro années 60. Les compositions sont solidement efficaces, sans révolutionner le style mais en y amenant quand même un nouveau regard. Afin de rendre l'expérience encore plus noire, Into The Realm a été enregistré dans une église abandonnée de Philadelphia, convertie en studio pour l'occasion. Un deuxième album est en préparation et la formation a lancé une campagne de socio-financement pour payer les frais d'enregistrement. Le groupe sera présent au prestigieux festival DesertFest de Londres où la crème de la crème de la scène stoner/doom/psyché sera présente. Un beau tremplin qui va, je l'espère les faire découvrir le plus largement possible car ils méritent plus d'attention sur leur musique.
Suggestions d'écoute :
-Dagger Dragger
-Red Sands
-Cry For Me
-Fresh Fur
Elephant Stone – Back Into The Dream
Source : BandCamp
-Genre : Pop Psychédélique
-Pays : Québec
-Label : Elephants On Parade
-Date de sortie : 23 février
-Pour fans de : The Beatles, Pop Psychédélique
Elephant Stone est un quatuor montréalais formé en 2009 et Back Into The Dream est le sixième album. Le groupe a, depuis ses débuts, eu les éloges de la presse musicale spécialisée. Leur univers musical est une pop psychédélique avec des touches orientales car le leader, Rishi Dhir est d'origine indienne. Il incorpore des instruments typiques de la musique de son pays d'origine dans certaines compositions: cithare,tabla et dilruba. Mélangé avec du rock psyché occidental, cela rend l'expérience encore plus trippante. En écoutant l'album, j'ai trouvé qu'il y avait énormément de similiarités avec la période psychédélique des Beatles et aussi des éléments que l'on peut retrouver dans le début de carrière de Pink Floyd, période Syd Barrett. En tout cas pour les Beatles, dès la première écoute ça va vous sauter aux yeux, ou plutôt aux oreilles! C'est un disque doux et relaxant avec du saxophone et du piano sur plusieurs pièces. Si vous aimez la scène psyché australienne récente, comme par exemple The Lazy Eyes, vous allez embarquer dans cet opus, c'est une certitude car la sensation de légèreté est semblable. J'ai eu l'occasion de les voir en spectacle au Pantoum dans le cadre des Nuits Psychédéliques 2023 et c'était tout un show, surtout quand Rishi sort sa cithare! On ne peut que penser au musicien Ravi Shankar, qui a appris cet instrument à Paul McCartney en 1966! Petite anecdote croustillante : il est le père de Norah Jones.
Vous allez réellement plonger dans vos rêves à l'écoute de BITD car son atmosphère générale est propice à la détente et à la relaxation. Les mélodies y sont douces et entraînantes.
Suggestions d'écoute :
-Lost In A Dream
-The Imajinary, Nameless Everybody In The World (saxo)
-Pilgrimage (saxo)
-BAE (intro typiquement The Cure)
Gnome – Vestiges of Verumex Visidrome
Source : BandCamp
-Genre : Stoner
-Pays : Belgique
-Label : Polder Records
-Date de sortie : 13 septembre
-Pour fans de : Red Fang, Slomosa, Primus
Gnome est un trio belge originaire d'Anvers officiant dans le stoner avec des influences de rock progressif. Coiffés de chapeaux de nains de jardins, ces musiciens ont amené un sacré vent nouveau sur la scène musicale du "plat pays". Avant Vestiges, deux autres sorties ont vu le jour : Father Of Time en 2018 et King en 2022 (chronique complète sur mon blog). Je les ai connus avec King et c'est devenu une révélation tellement leur son dégage une énergie dévastatrice et une bonne humeur contagieuse. Vestiges Of Verumex Visidrome est dans la lignée de ses deux prédécesseurs, avec des mélodies encore plus travaillées et une production encore plus léchée. La guitare me fait toujours penser à celle de Tom Morello de Rage Against The Machine, et il y a également une approche rock progressif dans les compositions. La basse vrombit comme un moteur à vive allure et elle apporte beaucoup à la colonne vertébrale des morceaux. Elle est dotée d'un charisme brutal ce qui rend l'oeuvre encore plus électrisante. Le drummer frappe fort et j'aime beaucoup les réglages de son kit. La voix varie selon les titres, passant d'un chant plus clair ce qui est typique au stoner à une gueulante parfois ravageuse qui frôle parfois le metal et le chant guttural. Pour rendre hommage à cette invention belge qu'est le saxophone, il y en a sur le titres The Ogre. Cet instrument a le vent en poupe ces dernières années et regagne ses lettres de noblesse.
Suggestions d'écoute :
-Old Soul
-The Ogre
-Duke Of Disgrace
-Golden Fool
-Rotten Tongue
-Back To The Mud
Iron Blanket - Astral Wanderer
Source : BandCamp
-Genre : Stoner/Doom/Heavy Psyché
-Pays : Australie
-Label : Copper Feast Records & Sound Effect Records
-Date de sortie : 5 avril
-Pour fans de : Kadavar, Robot God, Acid King, Black Sabbath, Pentagram, Uncle Acid & The Deadbeats
Une de mes plus belles découvertes stoner de l'année. Un nouveau groupe formé en 2020, en pleine pandémie, et qui nous vient tout droit de Sydney! Ville que j'apprécie particuliérement puisque j'y ai passé 10 mois de ma vie étant plus jeune. Iron Blanket est un subtil mélange de stoner, d'heavy psychédélique avec des influences rock des années 70 et des notes de space-rock proches de ce que faisait Hawkind à l'époque. Ajoutez à cette recette une bonne dose d'infusion de fuzz et vous optenez Iron Blanket. Au niveau du doom c'est Pentagram auquel je pense en premier, et bien sur, comme presque toujours dans ce genre de formations, Black Sabbath, qui reste une influence majeure dans leurs inspirations. Astral Wanderer a un groove d'enfer et ne s'essoufle jamais tellement il brille par sa qualité d'écriture. La voix de Mark Lonsdale est à la croisée des chemins entre le timbre de voix de Lupus Lindemann de Kadavar et de Cédric Bixler-Zavala des Mars Volta. J'affectionne particuliérement ce type de chant qui crée une ambiance rétro. Ce disque passait souvent dans mes oreilles en 2024 et là je viens de passer à l'étape supérieure puisque j'ai commandé le vinyle sur leur BandCamp! Si vous ne devez écouter qu'un seul morceau sur ce disque, je vous conseillerai Kookaburra Nightmare et ses 9 minutes de psychédélisme décadent.
Suggestions d'écoute :
-Evil Mind
-Mystic Goddess
-Kookaburra Nightmare
-Astral Wanderer
-Iron Blanket
-Tongue Of Time
Judas Priest – Invicible Shield
Source : www.judaspriest.com
-Genre : Heavy Metal
-Pays : Angleterre
-Label : Sony
-Date de sortie : 8 mars
-Site : https://judaspriest.com
-Pour fans de : Heavy Metal, NWOBHM
Les increvables et titanesques Judas Priest sont de retour avec un 19ième album, six ans après Firepower, qui m'avait flabergasté tellement il était épique et d'une puissance sans limite. Je n'avais plus trippé sur un album de Priest à ce point depuis Painkiller (1990)! Invincible Shield est la suite logique : des riffs de guitare toujours aussi majestueux et un Rob Halford en forme olympique, toujours capable de pousser la gueulante avec ses aigus légendaires. Dès la première écoute, j'étais sur le cul de savoir, qu'après plus de 50 ans de carrière, la formation originaire de Birmingham était toujours capable de nous pondre un disque si bon. Quelle belle longévité! La production a été confiée à Andy Sneap qui avait également travaillé sur Firepower et qui a fait un bref passage dans le groupe en remplacement de Glenn Tipton. Comme producteur il a déjà travaillé avec Accept, Arch Enemy, Exodus, Kreator ou encore Megadeth. Si vous êtes familiers avec le groupe vous allez retrouver des éléments de plusieurs périodes de leur riche discographie. Les guitares sont féroces et la section ryhtmique assurée par Ian Hill à la basse et Scott Travis à la batterie fait un travail remarquable, comme toujours! Comme quoi avec du talent, de la patience et de la perséverance on va loin et les vieux de la vieille ont encore des choses à dire! Sur une note légèrement négative, j'ai préféré la première partie du disque car j'ai trouvé la seconde légèrement moins inspirée par moments.
Suggestions d'écoute :
-Panic Attack
-The Serpent And The King
-Devil In Disguise
-Gates Of Hell
-Crown Of Horns
Magmakammer – Before I Burn
Source : BandCamp
-Genre : Doom Psychédélique Garage
-Pays : Norvège
-Label : autoproduction
-Date de sortie : 26 juillet
-Pour fans de : Uncle Acid & The Deadbeats, Black Sabbath, Monolord, Electric Wizard, Kadavar
Ce disque a été un coup de coeur instantané! Je ne connaissais absolument pas ce groupe et grâce aux réseaux sociaux et aux nombreuses pages et groupes que je suis sur le stoner/doom/pysché, je suis tombé sur cette pochette qui m'a attiré et j'ai directement embarqué dans ce qu'elle contenait! Dans la signature sonore, nous sommes assez proches d'Uncle Acid & The Deadbeats, dans la voix qui manque d'enthousiasme et dans le tempo. C'est un doom psychédélique avec des touches de blues rock, le tout hautement addictif. Before I Die est réconfortant comme une paire de mitaines chaudes une journée à -25 degrés C! J'ai aimé l'originalité des compositions et la belle énergie que les musiciens dégagent. C'est carrément dans ma palette de goûts et je recommande chaudement ce disque. Il y a un côté dantesque grâce à l'utilisation de claviers qui donne une touche transylvanienne et, combiné avec les effets dans la voix, le résultat est satisfaisant! Before I Die fait partie des albums que j'ai le plus écoutés cet été. L'analyse en détails est disponible plus bas pour une chronique complète.
Suggestions d'écoute :
-Doom Jive
-Cyanide Fever
-Before I Burn
-Zimbardo
-Cult Of Misanthropy
Opeth – The Last Will And Testament
Source : www.opeth.com
-Genre : Metal Progressif
-Pays : Suède
-Label : Moderbolaget Records (label du band)
-Date de sortie : 22 novembre
-Site : www.opeth.com
-Pour fans de : Opeth, Dream Theater, Katatonia
Formation incontournable de la planète metal articulée autour de la tête pensante multi-instrumentiste Mikael Akerfeldt, Opeth fascine par sa technique et sa qualité d'écriture. Akerfeldt est un virtuose et compositeur de talent, un des meilleurs de sa génération quand on parle de musique extrême. Le groupe roule sa bosse depuis 1995 avec de légers changements de styles durant sa carrière. En effet, les premiers albums sont un mélange de black metal et de death metal mais au fil des années, le son du groupe a évolué vers ce qu'on peut catégoriser de death metal progressif. The Last Will And Testament fait partie des albums metal les plus attendus de l'année et le résultat est à la hauteur des espérances. Le disque marque le grand retour du chant guttural qui n'avait plus été utilisé depuis Watershed en 2008. C'est également le premier enregistrement avec le nouveau batteur Waltteri Väyrynen, ex-Paradise Lost. En parlant de ce dernier, il brille de ses compétences derrière les fûts et il accompagne à merveille la basse de Martin Mendez pour créer une section rythmique redoutablement solide. Des éléments de jazz fusion et de musique orientale sont également présents sur ce microsillon.
TLWAT est un album concept. Akerfleldt l'a expliqué de cette manière : "L'histoire se déroule dans la période post-Première Guerre mondiale, dans une famille riche. On y découvre les dernières volontés et le testament d'un père très conservateur dont la femme est infertile. Ces confessions vont révéler de terribles secrets de famille. L'album commence avec la lecture des volontés du père dans son manoir. Dans cette famille, il y a également trois enfants : deux jumeaux et une jeune fille qui a été adoptée. C'est également pour cela que les chansons n'ont pas de titres car c'est les numéros des paragraphes du testament."
Musicalement, c'est du grand Opeth : le retour du growl crée une ambiance menaçante en plus de l'instrumentation qui crée une atmosphère de maison hantée. C'est un disque de prog' à l'écriture brillante et chaque composition a le don d'emmener l'auditeur quelque part. La production est grandiose et avec des bons écouteurs ou un bon système de son, c'est un régal pour les oreilles. A noter la présence d'invités prestigieux : Ian Anderson de Jethro Tull joue de la flûte et prête sa voix pour du "spoken word" sur cinq titres. Joey Tempest, chanteur du groupe Europe assure les backing vocaux sur le paragraphe 2. Le London Session Orchestra a accepté l'invitation pour jouer les cordes sur le disque.
TLWAT est à écouter en entier et dans l'ordre mais si je devais choisir trois titres, ça serait §4, §5 et §7 ! J'ai écris une chronique sur In Cauda Venenum sorti en 2019, dans les archives de ce blog.
Information inutile : sur le morceau §5 à 3:40, le passage sonore me fait penser aux sons de l'émission "Qui veut gagner des millions?" Suis-je le seul ?
REZN – Burden
Source : BandCamp
-Genre : Doom Psychédélique
-Pays : USA
-Label : Sargent House
-Date de sortie : 14 juin
-Pour fans de : Spaceslug, Windhand, OM
Voici un groupe que j'ai découvert en 2023 avec deux sorties : Solace que j'avais mis dans ma chronique rétrospective de l'année et Silent Future, un split album avec Vinnum Sabbathi. REZN est un quatuor originaire de Chicago et Burden est leur cinquième album depuis 2017, autant dire que les musiciens sont assez prolifiques. Leur signature musicale vient me chercher immédiatemment : un doom psychédélique lent et lourd mais avec une sensation de vide cosmique, comme si leur musique venait m'aspirer dans un trou noir. Un peu comme le dernier album de Bongripper, j'avais l'impression d'être en apesanteur dans le cosmos et l'inconnu. Dans la pénombre totale mais dans un univers agréable et confortable. La voix du chanteur Phil Cangelosi est un mélange de chant qu'on retrouve souvent dans le shoegaze et du timbre de voix de Billy Corgan des Smashing Pumpkins, surtout sur le titre Collapse. Ce chant clair qui contraste avec la pesanteur des instruments donne un résultat terriblement bien balancé pour une ambiance unique et céleste! Il y a également des sections avec des influences de musique orientale dans la guitare, comme dans la musique du groupe OM (projet d'Al Cisneros du groupe Sleep). Burden est un disque fascinant, qui explore des sujets comme la méditation, l'espace et les rêves. Un invité d'honneur a répondu à l'appel pour un solo de guitare sur le morceau qui clôture le disque, Chasm, à savoir Mike Sullivan de Russian Circles. REZN nous prouve une fois de plus qu'ils sont constants dans la qualité de leurs sorties et j'ai déjà hâte à l'opus suivant...
Suggestions d'écoute : Album à écouter en entier et dans l'ordre, car les titres sont des suites logiques musicalement. Sinon, mes préférées sont :
-Instinct
-Bleak Patterns
-Collapse
-Soft Prey
-Chasm
Sandveiss – Standing In The Fire
Source : BandCamp
-Genre : Heavy Rock/Stoner
-Pays : Québec
-Label : Folivora/DOZE
-Date de sortie : 11 octobre
-Pour fans de : The Sword, Mastodon, Pallbearer, Baroness
Voici une sortie que j'attendais depuis plusieurs années! La formation stoner/heavy rock originaire de Québec et que je suis depuis que j'ai mis les pieds dans cette belle terre d'accueil qu'est la Belle Province (2018) a sorti son troisième bébé! Standing In The Fire est le petit frère de Saboteur, sorti en 2019. Cinq ans plus tard, leur son a encore évolué et se dirige vers d'autres directions, toutes plus agréables les unes que les autres. Le quatuor a travaillé très fort sur cet opus et ça paraît. Les compositions et les textes sont encore plus élaborés qu'auparavant et la production de haut calibre a été confiée à Karl Daniel Liden. Ce producteur et batteur suédois a collaboré avec des formations légendaires comme Dozer et Greenleaf. Son expertise a donné une belle collaboration et le son de SITF est un joyau pour les fans de stoner/doom. Mastodon, Pallbearer et Baroness ont été des inspirations musicales pour cet album et Sandveiss se rapproche tranquillement vers le "sludge mélodique". Je vous conseille d'aller les voir en spectacle car ils ont une belle énergie et ce sont de formidables musiciens et humains! Ils se sont même produits à Las Vegas en janvier 2024 pour le festival Planet Desert Rock Weekend. Longue vie à Sandveiss!
Ps : Saboteur est en chronique complète sur ce blog.
Suggestions d'écoute :
-I'll Be Rising
-Standing In The Fire
-Wait And See
-No Love Here
-Bleed Me Dry
Slift – Ilion
Source : BandCamp
-Genre : Rock Psychédélique/Space Rock/Stoner/Acid Rock
-Pays : France
-Label : Le Bosquet/Sub Pop
-Date de sortie : 19 janvier
-Pour fans de : rock galactique
La Palme d'Or de l'album le plus intensément capoté de 2024 est remise à Slift avec Ilion.
Amateurs de sensations fortes et d'expériences uniques, préparez-vous! Le trio originaire de Toulouse est composé des frères Fossat ; Jean au chant, à la guitare et au synthétiseur et Rémi à la basse. A la batterie, c'est leur ami de lycée Canek Flores qui gère les percussions avec une main de maître. J'ai découvert le groupe avec leur deuxième album Ummon, sorti en 2020 dont le titre éponyme est devenu un classique indispensable du stoner moderne selon moi.
Cet opus est incroyable et j'aime l'énergie sans égal qu'ils dégagent à travers leur musique. J'ai eu le même genre d'impressions quand j'ai découvert Gojira pour la première fois. Le point commun entre les deux groupes ? Ils sont français et menés par deux frères. Slift s'est produit deux fois dans le cadre de captations pour la radio indépendante originare de Washington KEXP. La première fois à La Chapelle By Le Studio à Rennes, en Bretagne, dans le cadre du festival Trans Musicales et la deuxième fois aux studios de la capitale américaine où ils jouent en première exclusive trois morceaux d'Ilion.
Le disque est composée de huit morceaux pour une durée d'une heure vingt, donc c'est un sacré voyage cosmique auquel nous avons le droit! C'est intense, sauvage et ça part dans tous les sens mais il y a une ligne directrice que l'on comprend après plusieurs écoutes car ce disque n'est pas facile d'approche. J'aime beaucoup les éléments modernes du space-rock qui viennent adoucir la brutalité sonore à tendances noise. Il faut aimer la musique extrême et rageuse et le psychédélisme frénétique. Je vais les voir le 19 janvier à Anvers, en Belgique. Ils seront accompagnés du groupe Population II que j'adore. J'ai vraiment hâte à ce moment car apparemment Slift est un groupe aux performances inoubliables.
Suggestions d'écoute :
-The Words That Have Never Been Heard
-Confluence
-Uruk
-The Story That Has Never Been Told
Sons Of Arrakis – Vol.II
Source : BandCamp
-Genre : Stoner/Doom/Desert Rock/Sci-Fi Rock
-Pays : Québec
-Label : Black Throne Productions
-Date de sortie : 7 juin
-Pour fans de : Kyuss, All Them Witches, King Buffalo, The Hazytones, Elder, Sandveiss
La formation montréalaise et son fuzz inimitable, Sons Of Arrakis, sort son deuxième album intitulé sobrement Vol.II. Deux ans après l'excellent Vol.I, les attentes étaient assez hautes autant de la part des fans que des critiques. Mais le résultat est au-delà de toute espérance! Retour sur ce petit bijou de stoner/doom/sci-fi rock.
Sons Of Arrakis est né à Montréal en juin 2019, fortement inspiré par l'univers de Frank Herbert et de ses ouvrages "Dune" qui sont des références en matière de littérature de science-fiction. L'univers musical des quatre musiciens est un stoner/doom/desert rock mélodique et hautement addictif avec comme toile de fond le fascinant monde Dunesque. La formation est composée de Frédéric Couture au chant et à la guitare, Francis Duchesne guitariste soliste et claviers, Vick Trigger à la basse et Mathieu Racine à la batterie.
Ce disque est la suite logique de Vol.1 ; on reprend là où l'album s'était terminé et c'est dans le même état d'esprit que l'on se replonge dans cet univers épique et transcendant. Les compositions font mouche dès la premiére écoute et ce que j'apprécie particuliérement c'est l'alchimie entre les musiciens et le fait que chaque morceau coule comme un long fleuve tranquille. C'est satisfaisant, c'est trippant et la production est hallucinante de qualité. Les musiciens sont talentueux et Vol.II n'a pas à rougir devant des formations californiennes bien établies comme Fu Manchu ou Kyuss. Qu'on connaisse les livres Dune ou juste les deux films récents comme moi, on comprend l'inspiration que le groupe a eu et je revois même certaines scènes des films lors de l'écoute de ce somptueux album.
Même si j'ai adoré l'oeuvre dans son ensemble, du début à la fin, mes moments préférés se trouvent dans la seconde partie de l'enregistrement. A partir de Metamorphosis, j'ai trouvé qu'il y avait une cassure et qu'on montait en intensité pour le plus grand plaisir de mes tympans!
La chronique complète est disponible sur mon blog, un peu plus bas !
Suggestions d'écoute :
-Scattering
-High Handed Enemy
-Metamorphosis
-Blood For Blood
-Burn Into Blaze
Uncle Acid & The Deadbeats – Nell' Ora Blu
Source : www.riseaboverecords.com
-Genre : Doom Psychédélique
-Pays : Angleterre
-Label : Rise Above Records
-Date de sortie : 10 mai
-Site : https://www.uncleacidband.com/
-Pour fans de : Black Sabbath, Electric Wizard, King Gizzard & The Lizard Wizard
Le trophée pour l'album le plus original et inattendu est décerné à Uncle Acid & The Deabeats. La formation de doom psychédélique originaire de Cambridge a une bonne base de fans à travers le monde. Ils ont sorti cinq albums avant celui-ci et le groupe tourne surtout autour de son leader "Uncle Acid" alias Kevin K.R Starrs à la guitare soliste et au chant. Son timbre de voix est particulier car il est flagmatique, ce qui crée une ambiance malsaine et insécurisante. Dans la pure tradition moderne d'un mélange entre Alice Cooper, Black Sabbath et The Stooges. Les Anglais ont surpris tout le monde en sortant cet album concept atypique. En effet, Nell' Ora Blu n'a absolument rien avoir avec ce qu'ils font habituellement. Cet opus est un ovni musical car il est la bande sonore imaginaire d'un film du genre "giallo", ce style de cinéma populaire entre les années 60 et 80 est un mélange de cinéma policier, érotique et horrifique.
Moi j'ai embarqué après deux ou trois écoutes complètes mais je sais que ce disque n'a pas créé l'unanimité. C'est certain que si vous vous attendez à un album d'Uncle Acid, vous allez être déçus. Mais c'est un petit bijou de psychédélisme avec une touche de fuzz et des clins d'oeil à la musique des années 70. Avec les dialogues en italien d'acteurs du genre comme Franco Nero et Edwige Fenech, Uncle Acid confirme le sérieux de sa démarche et la volonté à créer une oeuvre à part entière, qui rend hommage à ce cinéma particulier. Il y a également une atmosphère spécifique aux années 80 et aux sonorités futuristes grâce à l'usage de claviers. Quelque part dans une galaxie proche de Stranger Things.
C'est une galette assez consistante car elle comporte 19 chansons pour 1H17 de plaisir intense.
Avec son ambiance western spaghetti, Nell' Ora Blu peut fare penser à certaines bandes originales de Tarantino. L'ambiance générale est assez "chill" et intriguante et, on imagine vaguement à quoi pourrait ressembler ce film non-existant, selon son imagination...J'ai un seul regret à l'écoute de cette oeuvre : ne pas comprendre l'italien car je suis convaincu qu'avec la compréhension de la langue d'Antonio Vivaldi, mon approche aurait été différente. Ma pièce préférée est Il Tesoro Di Sardegna et son côté Floydien qui est venu me chercher instantanément. A écouter avec un whisky et un gros cigare ou un verre de rouge et un pétard!
J'ai mon billet pour le spectacle à Montréal le 8 février où l'album sera interprété dans son intégralité. J'ai hâte et je suis curieux de la performance car c'est un concert assis. Si vous voulez un groupe similaire à UA&TDB, référez-vous à Magmakammer dans mon classement!
Suggestions d'écoute :
-Vendetta (tema)
-Il Tesoro Di Sardegna
-Nell' Ora Blu
-Pomeriggio Di Novembre Nel Parco : Occhi Che Osservano
-Solo La Morte Ti Ammanetta
-Il Gatto Morto
Zeal & Ardor – GREIF
Source : BandCamp
-Genre : Avant-Garde Metal/Metal Expérimental
-Pays : Suisse/USA
-Label : autoproduction
-Date de sortie : 23 aôut
-Pour fans de : Avant-Garde Metal, mélanges de styles osés!
J'ai découvert Zeal & Ardor il y a trois ans et j'ai tout de suite embarqué dans ce trip musical mené par Manuel Gagneux, dont la mère est afro-américaine et le père suisse. Les musiciens jonglent avec les codes de la musique en mélangant des styles comme le black metal, le "negro spiritual" et des éléments de nu-metal. Le résultat est délectable et on boit chaque note comme une gorgée d'un bon vin. Les influences du groupe sont assez variées : de Mayhem, Burzum ou Darkthrone en passant par Deftones et Limp Bizkit ou encore Wendy Carlos et Tom Waits.
Les singles sortis quelques mois avant la parution officielle de l'album m'ont tout de suite interpellé. Ce que j'aime avec Zeal & Ardor, c'est l'énergie intense de leur son. Ils utilisent des éléments inspirés par la musique "negro spiritual", c'est à dire l'ancêtre du gospel qui est né au 19ième siècle aux Etats-Unis grâce aux esclaves afro-américains. A cela s'ajoutent des sonorités black metal comme certains riffs de guitares ou accélérations de tempos, en plus d'un chant assez énervé. GREIF est un vibrant hommage à ces genres musicaux tout en gardant la patte unique de Z&A. C'est certain qu'il faut aimer les mélanges de styles et l'éclectisme car si vous vous attendez à un disque de black metal, vous allez être fortement déçus. Mais le groove unique ne va certainement pas vous laisser de marbre...
Suggestions d'écoute :
-Fend You Off
-Kilonova
-are you the only one now?
-Go Home My Friend
-Disease (petit côté QOTSA dans l'écriture)
-Thrill
-Sugarcoat
-Hide In Shade
Instrumental
Angine de Poitrine – Vol.1
Source : BandCamp
-Genre : Rock mictrotonal (majoritairement instrumental)
-Pays : Québec
-Label : Autoproduction
-Date de sortie : 9 juin
-Pour fans de : King Gizzard & The Lizard Wizard, Glass Beams, Musique mictrotonale en tous genres!
Dans les découvertes les plus loufoques que j'ai eu l'occasion de faire cette année! Angine de Poitrine est un groupe originaire du Saguenay composé de deux frères. La formule est plutôt simple : guitare et batterie, majoritairement instrumental avec quelques sons de bouches par moment, sans vraiment prononcer de mots ce qui renforce le côté unique du duo.
Là où cela devient plus technique est le fait qu'ils font de la musique microtonale, en d'autres mots l'uilisation de notes qui ne sont pas sur le clavier d'un piano classique. Il en résulte des sonorités que notre oreille a peu l'habitude d'entendre. J'avais découvert cette particularité grâce à un de mes groupes préférés, King Gizzard & The Lizard Wizard, qui avait sorti une triologie d'albums "microtonaux". Sur scène ils ont des costumes en papier mâché assez malaisants. Je les ai malheureusement loupé deux fois en spectacle à Québec mais je compte bien aller les voir dans le cadre du festival Phoque Off en février.
Leur musique est psychédélique et les deux musiciens utilisent la "loop"(boucle), à savoir la répétition de notes et d'accords ce qui crée une douce sensation hypnotisante et parfois même limite étourdissante.
J'apprécie énormement les compositions de ce premier effort. Les mélodies sont entraînantes, c'est simple mais à la fois complexe avec la touche mictrotonale et les inspirations orientales ajoutent de la couleur dans leur identité musicale unique et fascinante. Ce qui m'a également interpellé c'est la bonne dose de fuzz qu'il y a dans leurs morceaux probablement via l'usage de pédales pour la guitare. Une potion magique divinement équilibrée pour un régal auditif de 32 minutes, c'est à dire un peu plus long qu'un EP!
Sur leur Bandcamp, j'ai beaucoup aimé leur message d'introduction :
"En réveillant les notes qui dorment au fond des craques entre les touches du piano, ces deux êtres incongrus aux grandes tronches de papier mâché vous feront ressentir un stimulus auditif comparable au serrement délicieux et lancinant qui précède la crise cardiaque. "
Suggestions d'écoute :
-Sherpa
-Tohogd
-Tamebsz
-L'Aberek
God Is An Astronaut – Embers
Source : BandCamp
-Genre : Post-rock Instrumental
-Pays : Irlande
-Label : Napalm Records
-Date de sortie : 6 septembre
-Pour fans de : Explosions In The Sky, Russian Circles
Une des nombreuses facettes que j'apprécie particuliérement dans la musique est le fait d'arriver à faire véhiculer des émotions. Les Irlandais de God Is An Astronaut y arrivent d'album en album et ce depuis 2002 avec toujours une même ligne directrice et une qualité constante. Pour leur onzième opus, ils n'échappent pas à la règle et cette oeuvre est une véritable épopée émotionelle. Embers comporte neuf compositions pour une durée proche de l'heure. Accrochez-vous et soyez prêts pour une belle expérience où vous rencontrerez sur votre route le doute, l'espoir, la mélancolie ou encore la peur.
Ce que j'aime avec la musique instrumentale, c'est qu'il y a place à l'imagination et à la réflexion pour l'auditeur ce qui est moins facile avec du chant. Embers est à écouter dans l'ordre, du début à la fin en se relaxant et en lâchant prise. La vie est de plus en plus stressante et tout doit aller vite dans notre société. Vous méritez de vous accorder un moment de répit et ce disque pourrez en être l'objet.
Suggestions d'écoute :
-Apparition
-Falling Leaves
-Odyssey
-Embers
-Oscillation
-Hourglass
Monkey3 – Welcome To The Machine
Source : BandCamp
-Genre : Space Rock Instrumental/Rock Psychédélique
-Pays : Suisse
-Label : Napalm Records
-Date de sortie : 23 février
-Pour fans de : My Sleeping Karma, Stoner/Psyché instrumental
Quand on pense à la Suisse, on pense aux montagnes et paysages à couper le souffle, aux lacs, à la qualité de vie mais pas forcément au space rock intrumental. Et pourtant, depuis 2001, ce petit pays compte parmi ses rangs une des formations les plus talentueuses dans ce genre que j'affectionne grandement! Le groupe s'est forgée une solide réputation sur la scène stoner et chaque sortie est toujours très attendue, tant par les fans du genre que par les critiques. On peut dire qu'ils méritent le statut de maîtres du psyché instrumental et qu'ils n'ont plus à le démontrer!
La formation helvétique s'est produite dans divers festivals européens de renommée internationale comme le DesertFest, le Roadburn, le Freak Valley, le Hellfest, etc.. Un album live a même été enregistré lors de leur passage au Freak Valley 2015, à Netphen en Allemagne.
Welcome To The Machine est le septième album du quatuor et il a été une de mes grosses révélations du début 2024. J'ai plongé la tête première dans ce trip cosmique dés les premières secondes. Cet opus est doté une intelligence d'écriture hallucinante et l'auditeur est amené à voyager, à tripper, et même à réfléchir, ce qui est la beauté de la musique instrumentale. Du moins quand c'est proche de la perfection comme dans ce cas-ci! Le côté éléctronique du son de Monkey3 a été poussé volontairement et il est opposé à l'aspect purement organique de leur musique. Les morceaux de ce disque sont une confrontation et une fusion constante de ces deux éléments.
Il y a beaucoup de clins d'oeil à la musique de Pink Floyd : le titre de l'album, la guitare de Boris, Gilmourienne à souhaits, mais également le côté space rock surtout via l'utilisation des claviers qui sont adjacents à l'univers du regrétté Richard Wright. Les morceaux Ignition, Kali Yuga et Collapse sont les titres les plus flagrants pour les similitudes avec le quintette londonien. J'ai écris une chronique complète pour ceux qui veulent en savoir plus sur cette pépite brute...
Suggestions d'écoute :
-Ignition
-Kali Yuga
-Collapse
Pyramid – Beyond Borders Of Time
Source : BandCamp
-Genre : Stoner/Heavy Psychédélique Instrumental
-Pays : Allemagne
-Label : Narcotica/Subsound Records
-Date de sortie : 22 mars
-Pour fans de : Stoner/Psyché Instrumental, Elder
Méditative et énergisante. C'est avec ses deux qualicatifs que je décrirais la musique de Pyramid. Le trio allemand originaire de Nuremberg propose un stoner/heavy psychédélique instrumental qui marque à chaque écoute. Beyond Borders Of Time est un voyage immersif qui laisse place à l'imagination et à une méditation électrisante. Pour tout bon fan de stoner qui se respecte! Cet opus a été dans mes oreilles de nombreuses fois cette année. Et il fait partie de mes favoris en terme de musique instrumentale, genre que je chéris par-dessus tout car j'aime l'espace qu'il laisse à l'imagination de l'auditeur. La basse a sa part d'importance ici car elle a une magnifique prestance et est funky à souhaits. Un album qui contient une bonne dose de fuzz et également une touche space rock qui va te faire décoller instantanément!
Suggestions d'écoute :
-Fainting
-Petrichor
-Solar Flare
-Prototype
The Lumberjack Feedback – The Stronghold
Source : BandCamp
-Genre : Post-Metal Instrumental
-Pays : France
-Date de sortie : 26 avril
-Label : Argonauta Records
-Pour fans de : Russian Circles, Modder, Karma To Burn, Cult Of Luna, Explosions In The Sky, Sleep Token,...
La formule m'a directement séduite : du post-metal instrumental axé sur des riffs de guitares heavy bien punchés, deux batteurs, des variations d'émotions et de belles montées en puissance. Bref, The Lumberjack Feedback a sorti un des meilleurs albums du genre en 2024. Les Ch'tis ont signé sur le label italien Argonauta Records où l'on peut retrouver des groupes talentueux comme Mud Spencer, Superlynx ou Columbarium. Les influences majeures des musiciens sont Pelican, Neurosis et Sunn O ))).
Une belle surprise et une grande claque dans la gueule que j'ai pris lors de chaque écoute de cette divine galette. Je suis un grand fan de post-metal/stoner/doom/sludge instrumental et j'en écoute énormément mais The Strongehold m'a jeté à terre tellement il comporte de puissantes émotions et de variations musicales toujours parfaitement exécutées. La symbiose et l'alchimie musicale que partagent le quintette fait mouche tout au long de l'enregistrement. Je vous invite à aller acheter leur album en format physique sur leur BandCamp , c'est la meilleure façon de les encourager en plus d'aller les voir en spectacle. Loud & Low Forever!
Suggestions d'écoute :
Le disque au complet, pour une immersion complète!
Treebeard – Snowman
Source : BandCamp
-Genre : Post-Rock/Post-Metal (instrumental la plupart du temps)
-Pays : Australie
-Label : Bird's Robe Records
-Date de sortie :13 septembre
-Pour fans de : Russian Circles, God Is An Astronaut, Khan
Treebeard a été une découverte tardive cette année pour moi. Mais j'ai plongé dans Snowman comme on plonge dans un roman fascinant. Dès la première écoute, j'étais subjugué par la qualité d'écriture et le talent avec lequel les musiciens te font passer un moment magique et intemporel, le temps d'un peu moins d'une heure. On s'envole avec légèreté et on se concentre sur ces compositions à couper le souffle, à la fois douces et énergisantes comme une journée au spa!
Le groupe a tourné en 2024 avec Khan, autre formation australienne talentueuse dont je vous invite à lire la chronique de leur dernier album sur ce blog. Mais également avec Russian Circles, qui est une formation monumentale en matière de post-rock/post-metal instrumental.
La majorité des morceaux sont instrumentaux mais sur Mountain Of Madness il y a un chant libérateur post-hardcore assez intense qui colle parfaitement avec l'ambiance de la pièce. Sur la pièce In Tooth & Claw, il y a également du chant et au niveau de l'ambiance relaxante et propice à la méditation, cela ressemble à leurs compatriotes de Khan. Un disque riche et ennivrant à écouter encore et encore! Le disque se termine par la pièce émotive Snowman qui a elle seul vaut le voyage.
Suggestions d'écoute :
-Great White
-Incognita
-Mountain Of Madness
-In Tooth & Claw
-Lieutenant
-Snowman
Mentions Honorables
Avec Pas D'casque - Cardinal
Brüle – L'Oeuvre Au Noir
Castle – Evil Remains
Clouds Taste Satanic – 79 A.E
David Bujold – Le Sol Ou Le Ciel
David Gilmour – Luck And Strange
Early Moods – A Sinner's Past
Greenleaf – The Head & The Habit
Heavy Trip – Liquid Planet [Album avec le plus gros crossage de guitares!]
Les Cowboys Fringants – Pub Royal [Album le plus émotif de l'année]
Melissa Fortin - Prismacolore
Mononc' Serge & Anonymus – Metal Canadien-Français [Album le plus drôle et meilleur retour]
Orange Goblin – Science, Not Fiction
Osees – Sorcs 80
Pallbearer – Mind Burns Alice
Paysage D'Hiver – Die Berge
Psychlona – Wraped Vision
Robot God – Portal Within et Subconscious Awakening [Groupe le plus productif de l'année]
Scorched Oak – Perception
Slomosa – Tundra Rock
Wormsand – You, The King
J'apprécie dans ce palmarès l'ouverture vers les ensembles instrumentaux et le large spectre musical couvert. Pumpkin-T